Saturday, 12 March 2011

Intro

Je suis pas sûr que ce soit étonnement approprié ou franchement un peu dégeulasse de ma part que pendant qu'il y a un énorme séisme en train de frapper le pauvre petit Japon, je commence à écrire à propos de ma nouvelle (future) vie en France.

Attendez, laissez-moi vous expliquer.

J'avais environ 13 ans. J'étais, et j'ai pas honte de le dire, obsédé par le Japon. Je me souviens encore de la phrase que je sortais plus fréquemment quand on m'en interrogeait:

'Quand j'aurai assez d'argent, j'irai au Japon'.

'C'est vrai?' me demaindait-on.

'Oui' je repondais.

Mais quand on me demandait pourquoi, je savais pas vraiment quoi dire. Pour moi c'était le paradis, et même aujourd'hui je suis pas trop sûr pourquoi je croyais ça.

J'essayais même d'apprendre le japonais, incapable de voir qu'un gamin des alentours de la 6ème ville d'Angleterre pouvait avoir des opportunités injustement réduites de connaître un vrai Japonais, j'avais imprimé les trois alphabètes (à l'époque j'étais autant aventurier au sujet des langues que je le suis maintenant) à partir du site web d'un artiste manga américain, et je m'asseyais pour écrire mon nom, 'ça va?', 'je vais bien merci, et toi?' et d'autres morceaux vachement utiles pour un gamin à l'école (la vraie, vous comprenez -ma prestigieuse académie particulière de langues comptait pas) mais en fait j'étais un élève travailleur et peu à peu je les apprenais vraiment.

Je vais au fait. Je croyais alors qu'avec les poches bourrées du fric que je me serais gagné en étant pilote de chasse ou jouer superstar de basket, j'allais sans doute vivre au Japon. Je voulais être le garçon le plus grand qu'ils avaient jamais vu, habiter un appart de 50m2 et manger que du sushi, mais en fait aujourd'hui à l'âge de 23 ans et demi je me trouve en pleine préparation pour une vie un peu plus proche...à l'autre côté de la Manche.

Je me lance à fond! Ne sachant pas si me croire fou, con, courageux ou tous les trois, je serai (et je le suis encore) sans boulot, sans logement, sans aucun sens d'orientation. J'arriverai perdu, mort de faim (comme d'hab) et assez tôt le matin, et peut-être tant mieux; ce sera bonne motivation alors de trouver tout ça, bouffe en premier, et vite. D'ailleurs, j'ai aucune, AUCUNE envie de rentrer en Angleterre, au moins jusqu'à Noël, et je suis même pas sûr de ça.

C'est pas un début parfait, je sais - par contre Germán m'a déjà peint cette image-là, genre le nouveau arrivé tombe sur une bande de cheerleaders qui voyagent, prend le bus privé direct à la fête où il rencontre les colocs et l'appartement de ses rêves en plein centre-ville et le lendemain se fait recruter par un chasseur de tête pour enfin anéantir la GROSSE MERDE qu'est Google Translate (usage de ce dernier terme disputé par tous les humains)...

Donc voilà. Mes pensées sont avec les japonais, et un peu avec les Lyonnais aussi.

Plus à venir, ceci est un blog et se met à jour par internet! Même pas besoin d'un stylo.

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